mardi 13 août 2013

Le prix à payer.

A l'heure où la question de la facture et de la dépendance énergétique est de plus en plus fréquente, de nombreuses questions se posent à l'international, entre remise en question de nos modes de consommation et exploitation de nouvelles ressources, le sujet est récurrent. Parmi elles l'exploitation des gaz de schiste est sur toute les lèvres, divisant la communauté internationale, notamment pour ce qui concerne son mode d'exploitation, particulièrement polluant.
Pourtant, en dépit des incontestables méfaits et autres conséquences désastreuses de la fameuse fracturation hydraulique sur l'environnement, plusieurs pays, et non des moindres, ont cautionné ce type d'exploitation, privilégiant ainsi les velléités de quelques grands lobbys industriels à l'affut d'importants profits financiers sur un marché énorme. Particulièrement aux Etats Unis.
En France, l'exploitation de ces gaz est interdite par le législateur, même si quelques déclarations maladroites du ministre du redressement productif laissent entendre que celle-ci serait possible. Toutefois, les dernières déclarations de David Cameron sur le sujet, à l'égard de la Grande Bretagne, ne rassurent pas, loin s'en faut.
Jusqu'où le pouvoir économique est capable d'aller pour justifier des crimes écologiques qui sont autant de crimes contre l'humanité ? C'est la question que nous sommes en droit de nous poser suite au soutien affiché du premier ministre britannique à l'exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique.
Une technique qu'il convient de préciser : il s'agit en effet  de disloquer des formations géologiques au moyen  de l'injection sous très haute pression d'un fluide destiné à fissurer et micro-fissurer la roche afin d'extraire des hydrocarbures ou des gaz.
Le dit fluide est composé d'eau, en très grande quantité, additionnée de matériaux durs ainsi que de produits chimiques.
Cette technique est dès lors sujette à de nombreuses controverses, tant par son impact sur les paysages, fortement dégradés, que par son impact environnemental et sanitaire avec des contaminations présumées de nappes phréatiques, entraînant une potentielle problématique quand à la potabilité de l'eau, que par son impact moral quant à l'utilisation massive d'eau, y compris dans des régions arides, qui constituent un gaspillage en règle d'une ressource naturelle essentielle. Bien entendu, le peu de transparence affichée par les grands groupes pétroliers exploitants n'est pas non plus rassurante...

L'américain Josh Fox s'est par ailleurs fendu d'un film documentaire particulièrement éloquent quant aux conséquences de la fracturation hydraulique sur l'environnement et des risques encourus par les populations qui vivent sur ces territoires où l'on sur-exploite le gaz de Schiste.

            Chacun comprendra dès lors à quel point la controverse est importante, à l'heure où la consommation énergétique mondiale explose, et que parallèlement les inquiétudes liées à la préservation de notre environnement ne font que croître. L'équilibre entre les deux est précaire, sur deux sujets étroitement liés, qui font s'opposer deux conceptions quant aux moyens à mettre en oeuvre pour assurer la survie de notre espèce : la consommation, par l'exploitation humaine, sans limite, de nos ressources naturelles par tous les moyens, y compris parmi les plus polluants, ou la préservation de notre environnement par la transformation culturelle de nos modes de consommation. Il serait peut-être pertinent de s'interroger sur le monde de demain, dont ceux qui nous survivront seront les héritiers, une question qui devrait rassembler les peuples au lieu de les diviser sur fond de guerre économique.

C'est dans ce contexte qu'interviennent les déclarations concrètes et sans équivoque formulées par David Cameron : « Si nous ne soutenons pas cette technologie, nous perdrons une formidable occasion d’aider des familles à payer leurs factures et de rendre notre pays plus compétitif ». En outre, le premier ministre anglais affirme la création de 74.000 emplois, et l'indépendance énergétique de son pays pour 51 ans.

En soi, il est facile de comprendre que l'exploitation de la misère populaire est des plus méprisable, à fortiori pour un chef d'Etat, qui joue sur la souffrance quotidienne d'un peuple pour justifier ce que beaucoup considèrent comme indéfendable. La guerre économique bat son plein !
Mais comprenons bien qu'à l'échelle de l'humanité, il s'agit là d'une vision à court terme, qui pour un temps, va créer des emplois et enrichir quelques personnes, faciliter le quotidien immédiat d'une population en difficultés ; mais à quel prix ? Celui de la pollution irréversible des nappes phréatiques, de la dévastation des paysages, de la fragilisation des sols ? La question est légitimement posée à l'heure où la mission de notre temps vise à bien plus long terme, qui consiste à préparer le monde de demain et à laisser une conscience écologique en héritage aux générations futures. L'enjeu dont on parle n'est pas un fantasme, il relève de la plus haute importance, exige une prise de conscience générale. Parce qu'il en va aussi de la survie de notre espèce.

1 commentaire:

  1. La décision du Premier Ministre britannique est lourde de conéquences pour la Grande Bretagne,et puis si on épuise toutes nos ressources naturelles non renouvelables un jour la terre sera morte et les hommes ne pourront survivre!

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