dimanche 2 décembre 2012

Elémentaire, comme dirait l'autre...

Ca s'anime du côté de la cité tapissière. Le ton monte sérieusement je dirais même. Au coeur du débat, le traditionnel sujet de la piscine qui divise tant le microcosme politique local.
L'actuelle opposition avait pris les devants au moyen d'une conférence de presse qui déclencha l'ire du Maire et Président de la Communauté de Communes Aubusson-Felletin, Michel Moine.
Ce dernier répondit quasiment du tac au tac, presse écrite, radiophonique, gros titres du canard local, photo de famille (un peu forcée au passage) avec l'ensemble des vices-présidents de la com-com. N'en jetez plus ! Le Maire d'Aubusson a retrouvé de la hargne, du coffre et son sourire.
Il n'en demeure pas moins que celui-ci toujours habile à manier les mots, n'en a pas moins conservé une vraie capacité à trier soigneusement et sélectionner les informations qu'il décline dont nous devrions nous contenter sans pousser plus avant la réflexion sur les sujets engagés.
Oui, il est possible, à fortiori légitime de pouvoir s'interroger sur le bien fondé d'un discours, bien que déclamé par le tout-puissant maire d'Aubusson.
Devant nos interrogations, essentiellement liées aux répercussions fiscales du projet piscine sur la com-com, et à la capacité d'investissement de notre EPCI dans un contexte de crise que nul ne saurait ignorer, Michel Moine s'est voulu on ne peut plus rassurant. Trop même.

Confirmant la nécessité de posséder un équipement de ce type sur le territoire (ce que nul ne conteste), le Maire d'Aubusson qui cite à volonté le rapport de la Chambre Régionale des Comptes du Limousin sur ce sujet, a fait valoir que le projet serait définitivement abouti à l'été 2014, pour des travaux qui dureront ainsi deux ans. Une vraie volonté de rassurer les administrés sur le projet... Un projet dont la CRC, dans le même rapport, estime qu'elle représente un enjeu majeur pour notre EPCI, sur le plan financier.

Notre édile a signifié le caractère raisonnable des coûts engagés, et la capacité de la com-com a pouvoir financer sans problème un emprunt de 3.266.000 € sur 20 ans, pour un montant de 218.000 € par an, sur ses seules réserves, soit 4.360.000 € au total. Une gageure pour notre territoire, et pour une Communauté dont la CRC vante la qualité de gestion (dixit M. Moine), mais qui précise toutefois dans le même rapport que "les marges dont elle dispose sont limitées" et qui observe en outre que 68 % des recettes fiscales sont générées par les deux principales communes dont le potentiel fiscal s'amenuise d'années en années...

Bref, retenons l'essentiel qui a été dit, la com-com peut sur ses réserves financer les 4.360.000 € relatifs à l'emprunt, sans impact sur la fiscalité.

En revanche, pas un mot sur les frais de fonctionnement nécessaires à mettre en oeuvre dans le cadre d'une gestion en Régie, ni même sur le déficit qui lui est inhérent, chiffré par la MEEF à un minimum de 310.000 € par an, soit 140.000 € de plus que l'ancienne piscine d'Aubusson.
Cela pour dire, si je suis le raisonnement tenu par le Maire d'Aubusson, que sans impact sur la fiscalité, la Com-Com va pouvoir, hors frais de fonctionnement, assumé pas moins de 528.000 € par an pendant 20 ans, soit payer 10.560.000 € au total, sans impact fiscal, ni impact sur les investissements futurs.
J'en déduis dès lors que notre EPCI est riche... Ou qu'elle va le devenir...

De surcroît, la CRC estime que l'incertitude liée au fonctionnement, au coût final des travaux, à la fréquentation de l'établissement, doit inciter à la prudence et préconise le recours à la solution la moins coûteuse, soit bassin sportif à six couloirs (subventionné par le Conseil Régional) et bassin d'initiation de 180 m².
Nulle part, le rapport de la CRC n'adjoint l'espace relaxation dans ses préconisations, tout en estimant son coût de base à 74.000 € HT.

Et puisque Michel Moine a opposé l'approximation des autres à son sérieux, voici pourquoi les chiffres avancés ne sont pas fantaisistes : Rapport Chambre Régionale des Comptes.
A chacun, librement, et en toute transparence de juger en son âme et conscience.

Nous aurait-on menti ? Non ! Mais on ne nous a pas tout dit... Fameux péché d'omission...
Bref que voici un sujet qui va faire couler encore beaucoup d'encre... Affaire à suivre.

2 commentaires:

  1. C'est de la politique de bas étage!!!!
    Il n'y a bien que la droite Aubussonnaise pour se noyer dans un tel débat!!!
    C'est quoi un déficit de 300 000 € pour un tel service public? Rien ou si peu en le comparant à celui d'un musée ou d'un théâtre!!! (d'une citée de la tapisserie et d'une scène nationale devrais je dire!!)
    Vous voulez quoi?? Une marre à canards???
    Cette politique de caniveaux les Aubussonnais s'en foutent!!!!!!!!!!! Ils veulent des équipements structurant moderne et attractif!!
    Le programme de la droite Aubussonnaise que vous soutenez:

    Le musée: trop chère on ferme!
    La scène nationale: trop chère on ferme!
    La piscine trop chère: on ferme!
    L’école publique : trop chère: on ferme!
    l’hôpital: trop chère: on ferme!
    Demandez le programme!!!


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  2. Que voici la caricature même !
    D'ailleurs, qu'est-ce donc un déficit de 300.000 € pour le site des granges à Felletin. Même les élus de la majorité à Felletin se sont posés la question semble-t-il...

    Oui, Aubusson se doit d'avoir des équipements modernes et structurants, c'est d'ailleurs ce qui est engagé depuis dix ans... Tellement bien engagé qu'Aubusson perd des habitants depuis 15 ans, tant la ville est attractive...

    Mais dans ce genre de projets, tout est question d'équilibres ; la fragilité de notre tissu socio-économique impose la prudence ; je n'ai pas vu les emplois se créent par centaines chez nous, susceptibles d'engendrer de la recette fiscale.

    Est-ce la politique de caniveau que d'informer chacun des tenants et des aboutissants de la situation ? Après, à chacun de choisir librement ce qu'il souhaite, en toute responsabilité.

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