vendredi 10 juin 2011

Aux dernières nouvelles du coin...

L'actualité locale demeure riche et dense ; ces dernières semaines n'ont pas fait exception à la règle avec plusieurs thèmes à évoquer, développer, commenter.
Deux faits se détachent, qui ont retenu notre attention ; deux sujets aux antipodes l'un de l'autre.
Si l'un s'avère faire l'echos d'une réalité locale qui soulève fatalement le mécontentement général, l'autre en revanche, appelle à l'espoir.


  • Les oubliées de St Oradoux de Chirouze.
 Saint Oradoux de Chirouze est un petit village du sud creusois d'à peu près 90 habitants, situé sur le canton de la Courtine.
Village rural par excellence, où il fait bon vivre ; village sans histoire, dont la fierté était de posséder sur le territoire de sa commune une usine de bavoirs, crée et ouverte en 1992. Une véritable aubaine pour le village, qui put se redynamiser et offrir de l'emploi à sa population.
Employant jusqu'à 40 salariés, au meilleur de son histoire l'usine affichait des données tout à fait remarquable, avec notamment une production journalière de 30.000 pièces.

En 1993, la petite PME située en Creuse tenait le haut du pavé sur ce marché avec près de 7 millions de bavoirs confectionnés et un chiffre d'affaire en progression de 15 %.
Article peu cher à fabriquer, même s'il rapportait peu, le faible coût unitaire de fabrication permettait néanmoins à l'entreprise d'avoir une rentabilité nette des plus intéressantes sur un marché strictement franco-français par simple habitude de consommation.


Seulement voilà, l'usine, baptisée CSO (Confection Saint Oradoux) fermera ses portes au mois d'Août prochain, après avoir licencié son personnel, au nombre de 20 salariées, âgées de 40 à 50 ans.
La faute, une nouvelle fois, à la concurrence chinoise sur ce marché.
La disparition de cette entreprise représente bien évidemment un véritable coup dur sur le plan strictement local, mais aussi de façon plus globale, pour ce territoire rural, déjà particulièrement malmené par la crise économique.

A l'heure des restructurations et autres délocalisations, cette fermeture sonne comme une atteinte directe à l'avenir des territoires ruraux, déjà en proie à d'importants déficits structurels et économiques, et qui vont devoir supporter l'impact social qui y est lié. La population soutient bien entendu les salariés, et en l'absence de solution trouvée entre les élus et le PDG, une mission a été lancée auprès de la CCI de Guéret afin de trouver une solution alternative.

Au delà de tout cela, une constante demeure : ces territoires ruraux, dont notre sud creusois fait partie, ont besoin d'être revitalisés pour garder espoir en leur avenir...

  • Le centre d'engraissement de Saint Martial le Vieux va voir le jour !
Nous devons croire en l'avenir de nos territoires, conserver l'espoir. Et cette note d'espoir se trouve peut-être dans la finalisation du projet du Centre d'engraissement de Saint Martial le Vieux, initié à l'automne 2009. 


La Creuse, terre d'élevage, a su fédérer autour de cette initiative qui a soulevé une belle vague d'enthousiasme chez les éleveurs. L'idée était de créer un atelier collectif ouvert aux paysans voulant terminer leurs veaux sans être contraint de les envoyer en Italie ; cet atelier serait suceptible de pouvoir engraisser entre 1500 et 2000 veaux par an.
Par ce procédé, les éleveurs espèrent pouvoir vendre leurs bêtes à un prix plus intéressant pour eux à des abatteurs ou des transformateurs, qu'aux acheteurs italiens. Par ailleurs, ce projet va déboucher sur la création de 3 emplois.

Un temps jugé irréalisable sur le plan financier, l'opiniâtreté et la détermination des acteurs du projet ont eu raison du pessimisme ambiant. Sous l'impulsion notamment du maire de la commune, Jean Monteil, une société corrézienne de panneaux photovoltaïques, Phoebus Energy va implanter sur un terrain voisin, offert par les collectivités, une ferme photovoltaïque, en échange de quoi, cette société prendra en charge la pose de panneaux sur le toit du futur centre et le branchement inhérent sur le réseau EDF. Cet accord a ainsi permit d'équilibrer financièrement le budget du projet.


La fourniture d'aliments, contractualisée avec une entreprise corrézienne, les porteurs du projet sont en plus parvenus à obtenir des débouchés plus qu'intéressants, auprès notamment de Mc Donald, mais aussi de la société Vitréenne (abattage), qui se sont engagés à acheter le produit viande dans le cadre de leur activité. 

Autant dire que le projet prouve ici toute sa crédibilité et toute sa viabilité. Et maintenant que tous les voyants sont au vert, l'ouverture du Centre d'Engraissement est prévue pour début Janvier 2012.

Une satisfaction générale, qui a de quoi générer de nombreux espoirs, et une expérience qui prouve qu'en alliant concorde, au profit de l'intérêt général, compétence et détermination, il est possible de réussir la mise en place de projets structurants garantissant l'avenir de nos territoires ; qui plus est dans un département d'élevage comme la Creuse, pour lequel ce Centre sonne comme la première réponse à une anomalie culturelle. 


Au total, s'il convient de ne pas oublier les salariées de CSO dont le sort nous renvoie au destin cruel qui plane sur nos territoires, en souffrance (structurelle,industrielle, sociale, économique), il faut néanmoins souligner la capacité d'entreprendre localement, nous permettant d'écrire un avenir sur la base de nos potentialités et de notre savoir faire. 
Le Centre d'Engraissement de Saint Martial le Vieux en est l'exemple le plus marquant, qui doit ouvrir la voie et nous guider dans le temps.
Ne l'oublions pas : la Creuse peut croire en son avenir !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire