jeudi 23 décembre 2010

Chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin...

Il est pour le moins étonnant de constater à quel point le Centre est revenu à la mode dans les discours et autres analyses politiques.
Il n'aura échappé à personne que l'éviction des prétendus centristes du Gouvernement Fillon n'est pas étrangère à ce regain d'intérêt pour la mouvance Centriste.


Ah, ce Centre qui fait tant couler d'encre, ce Centre insaisissable que d'aucun voudrait nous faire croire qu'il n'existe pas, alors que chacun cherche à se l'approprier.

Il convient de signaler que dès sa genèse, le Mouvement Démocrate a affirmé son indépendance politique, refusant tout type d'assujettissement à l'un ou l'autre des deux autres blocs qui composent notre sphère politique, lui permettant dès lors de se définir comme un parti libre.
Ce choix d'indépendance, dont nul ne saurait contester le courage qu'a requis cette démarche à l'heure où nombre de politiciens n'hésitent pas à renier leurs valeurs et leurs engagements à des fins purement carriéristes, était certes périlleux pour exister et peser dans les grands débats d'aujourd'hui ; mais en même temps, il était le gage de crédibilité et d'honnêteté d'un Mouvement qui existe et rassemble autour de ses valeurs d'humanisme.

Alors bien sûr, le MoDem est souvent raillé et moqué par ses pairs et par les médias, mais rien ne saurait faire dévier la trajectoire d'un parti qui campe sur ses positions, et qui seul, représente un Centre réellement indépendant, et une véritable alternance politique aux différentes majorités qui se sont succédées jusqu'alors avec la même inefficacité, pour répondre à la crise économique, sociale et culturelle qui frappe notre pays.

Bien entendu, revient dans une opinion publique orientée par les médias, la sempiternelle question du positionnement du MoDem ;  réponse : au Centre ; et le Centre, c'est à droite ou à gauche ? Réponse : Au centre, car il n'est ni la droite, ni la Gauche.
Ce positionnement, qui est le socle même de la mouvance centriste indépendante, a beaucoup de mal a être entendu par nos adversaires, et a beaucoup de mal à franchir la barrière culturelle que le pouvoir s'échine à faire valoir, qu'il n'y a qu'une bipolarisation du paysage politique français, que les minorités, pour exister, doivent se confondre et s'effacer dans l'un des deux blocs. Et c'est ce pourquoi elles n'existent pas...

Quelle place pour un vrai pluralisme si les sensibilités ne peuvent s'exprimer en toute indépendance, puisque noyées soit à Gauche, soit à Droite ? Toute notre population se reconnait-elle soit à droite, soit à gauche ?
La représentation qui siège à l'Assemblée Nationale est-elle le vrai reflet de la représentativité de tous les Français ? Bien sûr que non !

Et c'est là le problème du Centre en général et du MoDem en particulier, que de n'avoir qu'une représentation dérisoire par rapport à sa représentativité potentielle et réelle. La faute au mode de scrutin qui préside à nos rendez-vous électoraux, et à ce scrutin uninominal à deux tours qui favorise nécessairement l'affrontement des deux blocs, et l'émergence d'une majorité de fait et d'une opposition de fait.

Mais cela à quel prix ? ! Au soir du premier tour des élections présidentielles de 2007, François Bayrou, pesait en volume électoral près de 19 %, soit presque autant que Ségolène Royal, candidate du Parti Socialiste. Mais que pèse réellement, dans les faits le Mouvement Démocrate à l'Assemblée Nationale par rapport au PS ? La réalité est aussi triste qu'elle est injuste et cruelle, mais elle prouve toutefois que l'électorat centriste pèse et compte, donc existe.

Le Centre est donc un enjeu de taille pour chacun des deux blocs qui peuvent y trouver les ressources pour l'emporter. Car le Centre est, quoi que l'on en dise, le courant le plus moderne, car le plus au fait des besoins de chacun dans le respect des équilibres ; c'est cela le Centrisme, c'est la recherche de l'équilibre pragmatique et consensuel entre l'efficacité, le résultat économique, et la justice sociale. Et cela, c'est une constante.

Parce que qu'on le veuille ou non, la France se gouverne au Centre, les médias sont toujours dans l'attente que le Centre se positionne soit à droite, soit à gauche. Mais en réalité, ce sont et la Droite, et la Gauche qui se recentrent toujours.
La Gauche d'aujourd'hui est-elle celle d'hier ? Raisonne-t-elle de la même manière ? Elle a ré-adapté son discours, épousé l'économie de marché.
La Droite quant à elle, parvient toujours à s'offrir une caution sociale (et morale), dans des programmes souvent très durs (Martin Hirsh).
Le Centre n'est donc ni la Droite, ni la Gauche, il pense par lui-même, indépendamment des blocs, c'est pourquoi le MoDem est l'unique représentant du Centre aujourd'hui.

Bien sûr, depuis peu, la presse s'est fait l'échos de ces personnalités qui se réclament du Centre, les Morin, Borloo, Villepin, autant de personnes qui viennent d'être boutés du Gouvernement, et qui cherchent un second souffle, en expliquant à qui veut l'entendre ou les croire, qu'ils sont les représentants du Centre, et que le Centre qu'ils incarnent, est indépendant de la Majorité Présidentielle. La bonne blague !
Qui donc pourrait accorder du crédit à ces personnalités qui se sont vendues pour un portefeuille ministériel pour les deux premiers, épousant la politique présidentielle sans jamais la contester. Et qui pourrait croire un Villepin, armé de son crochet de boucher, toujours encarté à l'UMP, plein de rancoeur et de rancune à l'égard de Nicolas Sarkozy, qui drague au centre pour tenter d'exister.

Hervé Morin


Jean-Louis Borloo

Dominique de Villepin








Qu'on se le dise, le Centre existe bel et bien, incarné en France par un seul parti politique : le Mouvement Démocrate, légitimé par son indépendance.

Pour se revendiquer au Centre, il faut prendre le risque d'être libre...

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